Contexte historique
Publié : 21 oct. 2018, 05:33
LE CONTEXTE EUROPEEN
En cette fin d'année 1944, la situation géostratégique est la suivante :
A l'Ouest, la France est libérée, ne subsistent que quelques poches sur la côte Atlantique. L'effort des Alliés commence à s'essouffler aux portes du Reich et Hitler espère un redressement de la situation grâce à l'opération WACHT AM RHEIN dans les Ardennes belges.
En Italie, les Alliés sont bloqués sur la ligne Gothic -environ de Pise à Ravenne-
A l'Est : du nord au sud :
- les pays baltes ont été réoccupés par l'Armée Rouge, seule la poche de Courlande subsiste où les troupes allemandes luttent dos à la mer ;
-au centre, les troupes russes ont atteint Varsovie et se positionnent sur la Vistule ;
-au Sud, la situation est plus grave : la Roumanie a changé de camp ainsi que la Bulgarie. Le Reich a perdu les champs pétrolifères de Ploesti mis à mal par l'aviation américaine.
Les Russes veulent contourner la barrière naturelle des Carpathes, passer par le Sud de la Hongrie, s'emparer de Budapest verrou ouvrant la voie vers Vienne.
LA SITUATION POLITIQUE DE LA HONGRIE
Ayant récupéré le Nord de la Transylvanie durant l'été 1940 suite au 2ème arbitrage de Vienne, Horthy n'entendait pas se joindre à Hitler pour participer à Barbarossa, mais le bombardement des villes de Kassa et Munkacs par des avions apparemment soviétiques en fournit le prétexte. La IIème armée, arrivée sur le Don manquait cruellement du ravitaillement promis par les Allemands. Elle eut à subir avec la 8ème Armée italiennne (ARMIR) le choc de l'opération "Petite Saturne".
Le Régent Horthy espère se désengager de cette alliance et décide de contacter les Alliés par son fils Istvan qui périra dans un mystérieux accident d'avion (reggiane 2000 V4+21) Hitler soupçonnant son allié de vouloir quitter l'Axe. Il le convoque à Kleissheim le 18 mars 1944 et pendant ce temps le pays est occupé sans coup férir par la Wehrmacht. Aussitôt, les SS procèdent aux premières rafles de juifs et les convois se dirigent vers Auschwitz.
Le 15 octobre, Horthy est arrêté par les SS de Skorzeny (opération Panzerfaust) et Ferenc Szalasy le chef des Croix-Flêchées est nommé chef du gouvernement.
LA SITUATION MILITAIRE
La défection de la Roumanie ouvre les portes de la Transylvanie au mois d'Août 1944 au 4ème 3ème et 2ème front d'Ukraine. Moins par fidélité aux Croix-Flêchées que par la crainte de voir le pays mis en coupe réglée par les troupes de Staline, l'Etat-Major hongrois n'a d'autre choix que de lier son destin à celui de l'Allemagne.
Le 20 août 1944, le HG Süd (Friessner) est attaqué par les 2 Fronts d'Ukraine (Malinovsky) et 3ème F.Uk. (Tolboukhine) sur une ligne Carpathes- Pruth-Dniestr.23 août : suite à un coup d'état la Roumanie change de camp.
25 aout : la Roumanie déclare la guerre à l'Allemagne et exige à la Hongrie la restitution des territoires perdus lors du 2ème partage de Vienne.
Une ligne de front est fixée sur les Alpes Transsylvaniennes avec la nouvelle 3ème Armée hongroise, la 6ème Armée (Fretter-Pico) et la 2ème Armée hongroise.
Joukov prévoit un plan d'encerclement du HG SÜD en utilisant les 2 et 3 Fr.Uk. comme aile marchante pivotant sur un axe sud-est, le 4 Fr.Uk. refermant la nasse sur les troupes germano-hongroises encerclées.
(La campagne proposée se limitera sur une petite durée de cette offensive au sein de l'armée du 4e front Ukrainien, voir secteur Nord Ouest de la carte)
Au début du mois de septembre, les cols des Alpes transylvaniennes sont pris un par un (Tour Rouge, Vulcain) par les troupes roumaines. Les bataillons de garde-frontières hongrois et les troupes de montagne ne peuvent s'y opposer. Les Hongrois décident de reprendre les cols perdus et décident de contre-attaquer. C'est l'élite des divisions blindées hongroises qui passe à l'offensive : la 2Oème DB alignant des chars Turan, Nimrod, mais aussi 3 TIGER, 5 Panther et 29 Panzer IV. La 21ème division roumaine est mise en déroute et Torda est repris. Les Hongrois renouvellent leurs attaques quand intervient l'aviation soviétique et l'arrivée des blindés. Ils sont désormais sur la défensive.
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SITUATION STRATEGIQUE AU DEBUT DE L’AUTOMNE 1944 ET FORCES EN PRESENCE
En septembre 1944, la situation n’est guère favorable à la Wehrmacht en Europe Centrale et Orientale, autant d’un point de vue stratégique que politique. En effet, grâce à leur victoire d’Iassy-Kichinev, les Soviétiques ont fait basculer la Bulgarie et la Roumanie dans leur camp et se sont assurés le contrôle du bas Danube. Et les armées des deux anciens Etats Satellites du Reich se sont empressées de passer dans le camp de l’Armée Soviétique. D’autre part, le Heeres-Gruppe F (Maximilian von Weichs zu Glon) a dû évacuer en urgence la Grèce et la Yougoslavie face aux offensives des Partisans, des Bulgares et du 3e Front d’Ukraine de Tolboukhine.
Pendant ce temps, le Heeres-Gruppe Süd (Johannes Friessner) a dû abandonner une grande partie du territoire roumain – dont la Transylvanie –, talonné sans relâche par les unités du 2nd Front d’Ukraine de Malinovski et deux Armées roumaines, la 1re de Macici et la 4e d’Avramescu. Allemands et Hongrois s’accrochent à la chaîne des Carpates et contrôlent encore un saillant en Transylvanie, région historiquement très disputée entre Hongrois et Roumains.
Les Soviétiques ont alors pour objectif d’écraser et de rejeter les Allemands et leurs alliés magyars au-dehors de la Roumanie. La STAVKA assigne alors à l’aile gauche du 1er Front d’Ukraine de Koniev, au 2nd FU de Rodion Malinovski et au 4e FU d’Ivan Ie. Petrov de lancer de grandes opérations en direction de Debrecen et Oujgorod. Mais comme l’expliquait le Colonal A. Constantini , les forces soviétiques combattaient depuis quarante jours et montraient des signes de fatigue. Mais Staline, la STAVKA et Malinovski ne voulaient absolument pas laisser de répit à leurs adversaires, déjà assez mal en point. Les Hongrois étaient inexpérimentés, mal dotés en armement et en équipement. Quant aux Allemands, ils avaient (encore) perdu la totalité de leur 6. Armee en Moldavie et devaient s’appuyer sur la seule 8. Armee d’Otto Wöhler, qui manquait elle aussi d’armes et d’hommes. Au final les forces du Heeres-Gruppe Süd peuvent s’appuyer sur l’Armee-Gruppe Wöhler qui comprend 8. Armee de Wöhler comptant dix divisions, deux brigades hongroises, deux Korps allemands (XVII de H. Kreysing et XXIX de K. Röpke) et un Corps Hongrois (IXe de G. Kovacs). Friessner doit s’appuyer aussi sur deux armées hongroises presque déployées en hâte : IInde de Veress von Dalnoki (IInd Corps avec 5 DI et une brigade) et IIIe de Jozef Vitesz Hezslényi (VIIIe Corps avec 4 divisions). Leur mission est de défendre les Carpates, le saillant transylvain et les approches de la frontière germano-hongroise. Le tout comprend environ 20 divisions, 5 brigades, 3 500 canons et mortiers et 300 chars et canons d’assaut. La protection aérienne doit être assurée par les 550 appareils de la Luftflotte 4 d’Otto Dessloch. A l’est, sur les Carpates, face au 4e FU de Petrov le Heeres-Gruppe A de Josef Harpe aligne les éléments de la 1. Panzer-Armee de Gotthard Heinrici (XI. AK de R. Bunaü, XXXIX.GebK de von Le Suire et le XXIV.PzK de Nehring – 5 InfDiv, 4 JgDiv et 1 PzDiv) et ceux de la Ire Armée Hongroise de Béla Miklos-Danolki (IIIe, Ve et VIe Corps – 9 divisions).
Du côté soviétique, les missions concernant le saillant sont comme suit : le 4e FU de Petrov doit enfoncer la défense ennemie sur la chaîne principale des Carpates et exploiter son avance vers Oujgorod avant d’atteindre la Danube moyen en amont de la Tisza (rivière affluente du Danube) en coopération avec l’aile droite du 2nd Front d’Ukraine. Quant à ce dernier, il doit lancer son offensive avec Debrecen comme Schwerpunkt. Par le même coup, il doit aussi atteindre la vallée de la Tisza dans le secteur de Chop – Szolnok, afin d’envelopper le groupement germano-hongrois des Carpates à l’Ouest. La STAVKA en a profité pour renforcer le 2nd FU en unités d’infanterie, de cavalerie, d’artillerie et en forces mécanisées. On trouve donc les 27e (Sergeï G. Trofimenko), 40e (Filipp F. Jmatchenko), 46e (Ivan T. Chlemine) et 53e (Ivan M. Managarov) Armées ; la 7e Armée de la Garde (Mikhaïl St. Choumilov), la 6e Armée Blindée de la Garde (Sergeï G. Kravtchenko), le 18e Corps de Chars (Vassili I. Polozkov), le 2nd Corps Mécanisé de la Garde (Karp V. Sviridov), ainsi que les Groupements de Cavalerie Mécanisée Gorchkov et Pliev. D’autre part, les Soviétiques sont aidés par deux Armées Roumaines ; la 1re (Nicolae Macici) et la 4e (Gheorghe Avramescu). La couverture est assurée par la 5e Armée Aérienne (Sergeï K. Goriounov). Malinvoski peut aligne en tout 40 divisions (dont 22 Roumaines), trois Corps Blindés, deux Corps Mécanisés et Trois Corps de Cavalerie, soit 750 chars et SU, 10 200 canons et mortiers, ainsi que 1 100 avions. La supériorité des soviétiques est évidente. Sur le flanc droit (nord) du 2nd FU, le 4e FU de Petrov aligne moins de forces, du fait que l’attaque principale n’aura pas lieu dans son secteur. Toutefois il tient la ligne de partage des eaux de la chaîne des Carpates couvrant une zone de 320 km de large partant du col de Dukla et allant jusqu’à la frontière roumaine. Petrov commandait la 18e Armée (Evgeni P. Jouravliev), la 1re Armée de la Garde (Andreï An. Gretchko), le 17e Corps de Fusiliers de la Garde (Gastilovitch) et la 8e Armée Aérienne (Vassili N. Jdanov). Enfin, représentant de la STAVKA, le Maréchal Semien K. Timochenko doit coordonner l’action des deux FU.
Voyons maintenant la nature physique du terrain. Dans la partie nord-ouest de la Roumanie, de Timisoara au col de Prislop – des Carpates du Sud à la chaîne principale – l’altitude est de plus en plus haute plus on remonte vers le nord. Toutefois, l’orientation des affluents est-ouest de la Tisza (Nuresul, Crisul Alb, Crisul Negra et Köros) crée des couloirs favorables à la progression, même si les berges sont assez encaissées.
Enfin, comme l’explique le Colonel Constanini : « on sait que la préparation des actions du 2nd Front en Hongrie fut étudiée alors que l’offensive en Roumanie se poursuivait. C’est dire qu’il n’y eut pas de pause opérationnelle […] Toutefois, il faut souligner qu’une telle organisation de l’offensive était conditionnée par le caractère propre de la situation politique et stratégique en Hongrie. La défense ennemie à la frontière magyaro-roumaine avait été organisée à la hâte car les troupes venaient d’y être transférées. C’est dire qu’elles n’avaient pas disposé du temps nécessaire pour s’implanter solidement . »
PRELUDE
Dans sa directive du 5 septembre la STAVKA ordonne au 2nd FU de repousser vers le nord les troupes ennemies stationnées au sud de la frontière hungaro-roumaine. La 6e ABG forte de 344 chars et SU, ainsi que la 27e Armée doivent se lancer sur Koloszvar (Cluj pour les Roumains). Les 2nd et 4e FU doivent s’emparer de Nyiregyhaza, le chemin le plus court pour y parvenir passant par la ville de Torda (Turda).
Le 5 septembre, la IInde Armée Hongroise de Dalnoki-Veress est attaquée sur la ligne Maros par la 4e Armée Roumaine d’Avramescu forte de 113 759 hommes dont 90 000 combattants . Mais l’assaut des Roumains, mal dotés en armes antichars et en artillerie, tourne court. Les hommes d’Avramescu se font violemment écharper par des Hongrois qui se montrent particulièrement mordants contre leurs « ennemis héréditaires. »
Du côté soviétique, Malinovski a ordonné à ses troupes de se mettre en route le 13. Les unités du 2nd FU commencent bien mieux leur avance en parcourant entre 80 et 90 km dans les lignes hongroises couvrant le nord du territoire roumain. La défense de la 25e DI Hongroise (Ferenc Horvath) vole en éclats. La grande unité perd plus de 1 000 hommes en une seule journée. Malgré cela, l’état-major hongrois que dirige le Général Janos Vörös, ordonne au IVe Corps (Jozséf Heszöény) de lancer une contre-attaque, pour des raisons politiques, les Hongrois voulant prouver aux Allemands qu’ils sont capables de se défendre contre l’Armée Soviétique. Le IVe Corps réussit à reprendre Arad aux pointes soviétiques, mais leur progression doit s’arrêter dans les monts de Bihar (Bihor) face à une défense soviétique efficace. Les combats font rage pendant une semaine. Le 21 septembre, la 18e CB de Polozkov et la 53e Armée de Managarov déclenchent leur assaut et vont percuter le IVe Corps magyar. Le 24 septembre, Malinovski fait démarrer la 6e ABG et le GCM Pliev en direction de Torda avant de prendre le contrôle d’Arad-Grosswardein. L’intervention de la 2e DB Hongroise (Zsedényi) ne change absolument rien à la situation. Pendant encore une semaine, roumains et soviétiques repoussent les unités de Heszöény vers le nord et réussissent à mettre le pied en Hongrie le 4 octobre. Grâce à cela, Malinovski a réussi à couper les liaisons entre la IIIe Armée Hongroise et la 4. SS-Polizei-Grenadier-Division (H. Dörnder) stationnée dans le sud-ouest de la Hongrie et théoriquement rattachée au Heeres-Gruppe F de von Weichs. A partir de ce moment, ce dernier n’a plus de liaison avec Harpe. Dans la foulée, la 6e ABG et la 27e Armée mènent de furieux combats pour déloger la 4. SS-PlzGrDiv des abords de Debrecen, ville qui fait le lien entre le cours inférieur du Danube et les contreforts ouest des Carpates.
Merci d'avoir lu
En cette fin d'année 1944, la situation géostratégique est la suivante :
A l'Ouest, la France est libérée, ne subsistent que quelques poches sur la côte Atlantique. L'effort des Alliés commence à s'essouffler aux portes du Reich et Hitler espère un redressement de la situation grâce à l'opération WACHT AM RHEIN dans les Ardennes belges.
En Italie, les Alliés sont bloqués sur la ligne Gothic -environ de Pise à Ravenne-
A l'Est : du nord au sud :
- les pays baltes ont été réoccupés par l'Armée Rouge, seule la poche de Courlande subsiste où les troupes allemandes luttent dos à la mer ;
-au centre, les troupes russes ont atteint Varsovie et se positionnent sur la Vistule ;
-au Sud, la situation est plus grave : la Roumanie a changé de camp ainsi que la Bulgarie. Le Reich a perdu les champs pétrolifères de Ploesti mis à mal par l'aviation américaine.
Les Russes veulent contourner la barrière naturelle des Carpathes, passer par le Sud de la Hongrie, s'emparer de Budapest verrou ouvrant la voie vers Vienne.
LA SITUATION POLITIQUE DE LA HONGRIE
Ayant récupéré le Nord de la Transylvanie durant l'été 1940 suite au 2ème arbitrage de Vienne, Horthy n'entendait pas se joindre à Hitler pour participer à Barbarossa, mais le bombardement des villes de Kassa et Munkacs par des avions apparemment soviétiques en fournit le prétexte. La IIème armée, arrivée sur le Don manquait cruellement du ravitaillement promis par les Allemands. Elle eut à subir avec la 8ème Armée italiennne (ARMIR) le choc de l'opération "Petite Saturne".
Le Régent Horthy espère se désengager de cette alliance et décide de contacter les Alliés par son fils Istvan qui périra dans un mystérieux accident d'avion (reggiane 2000 V4+21) Hitler soupçonnant son allié de vouloir quitter l'Axe. Il le convoque à Kleissheim le 18 mars 1944 et pendant ce temps le pays est occupé sans coup férir par la Wehrmacht. Aussitôt, les SS procèdent aux premières rafles de juifs et les convois se dirigent vers Auschwitz.
Le 15 octobre, Horthy est arrêté par les SS de Skorzeny (opération Panzerfaust) et Ferenc Szalasy le chef des Croix-Flêchées est nommé chef du gouvernement.
LA SITUATION MILITAIRE
La défection de la Roumanie ouvre les portes de la Transylvanie au mois d'Août 1944 au 4ème 3ème et 2ème front d'Ukraine. Moins par fidélité aux Croix-Flêchées que par la crainte de voir le pays mis en coupe réglée par les troupes de Staline, l'Etat-Major hongrois n'a d'autre choix que de lier son destin à celui de l'Allemagne.
Le 20 août 1944, le HG Süd (Friessner) est attaqué par les 2 Fronts d'Ukraine (Malinovsky) et 3ème F.Uk. (Tolboukhine) sur une ligne Carpathes- Pruth-Dniestr.23 août : suite à un coup d'état la Roumanie change de camp.
25 aout : la Roumanie déclare la guerre à l'Allemagne et exige à la Hongrie la restitution des territoires perdus lors du 2ème partage de Vienne.
Une ligne de front est fixée sur les Alpes Transsylvaniennes avec la nouvelle 3ème Armée hongroise, la 6ème Armée (Fretter-Pico) et la 2ème Armée hongroise.
Joukov prévoit un plan d'encerclement du HG SÜD en utilisant les 2 et 3 Fr.Uk. comme aile marchante pivotant sur un axe sud-est, le 4 Fr.Uk. refermant la nasse sur les troupes germano-hongroises encerclées.
(La campagne proposée se limitera sur une petite durée de cette offensive au sein de l'armée du 4e front Ukrainien, voir secteur Nord Ouest de la carte)
Au début du mois de septembre, les cols des Alpes transylvaniennes sont pris un par un (Tour Rouge, Vulcain) par les troupes roumaines. Les bataillons de garde-frontières hongrois et les troupes de montagne ne peuvent s'y opposer. Les Hongrois décident de reprendre les cols perdus et décident de contre-attaquer. C'est l'élite des divisions blindées hongroises qui passe à l'offensive : la 2Oème DB alignant des chars Turan, Nimrod, mais aussi 3 TIGER, 5 Panther et 29 Panzer IV. La 21ème division roumaine est mise en déroute et Torda est repris. Les Hongrois renouvellent leurs attaques quand intervient l'aviation soviétique et l'arrivée des blindés. Ils sont désormais sur la défensive.
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SITUATION STRATEGIQUE AU DEBUT DE L’AUTOMNE 1944 ET FORCES EN PRESENCE
En septembre 1944, la situation n’est guère favorable à la Wehrmacht en Europe Centrale et Orientale, autant d’un point de vue stratégique que politique. En effet, grâce à leur victoire d’Iassy-Kichinev, les Soviétiques ont fait basculer la Bulgarie et la Roumanie dans leur camp et se sont assurés le contrôle du bas Danube. Et les armées des deux anciens Etats Satellites du Reich se sont empressées de passer dans le camp de l’Armée Soviétique. D’autre part, le Heeres-Gruppe F (Maximilian von Weichs zu Glon) a dû évacuer en urgence la Grèce et la Yougoslavie face aux offensives des Partisans, des Bulgares et du 3e Front d’Ukraine de Tolboukhine.
Pendant ce temps, le Heeres-Gruppe Süd (Johannes Friessner) a dû abandonner une grande partie du territoire roumain – dont la Transylvanie –, talonné sans relâche par les unités du 2nd Front d’Ukraine de Malinovski et deux Armées roumaines, la 1re de Macici et la 4e d’Avramescu. Allemands et Hongrois s’accrochent à la chaîne des Carpates et contrôlent encore un saillant en Transylvanie, région historiquement très disputée entre Hongrois et Roumains.
Les Soviétiques ont alors pour objectif d’écraser et de rejeter les Allemands et leurs alliés magyars au-dehors de la Roumanie. La STAVKA assigne alors à l’aile gauche du 1er Front d’Ukraine de Koniev, au 2nd FU de Rodion Malinovski et au 4e FU d’Ivan Ie. Petrov de lancer de grandes opérations en direction de Debrecen et Oujgorod. Mais comme l’expliquait le Colonal A. Constantini , les forces soviétiques combattaient depuis quarante jours et montraient des signes de fatigue. Mais Staline, la STAVKA et Malinovski ne voulaient absolument pas laisser de répit à leurs adversaires, déjà assez mal en point. Les Hongrois étaient inexpérimentés, mal dotés en armement et en équipement. Quant aux Allemands, ils avaient (encore) perdu la totalité de leur 6. Armee en Moldavie et devaient s’appuyer sur la seule 8. Armee d’Otto Wöhler, qui manquait elle aussi d’armes et d’hommes. Au final les forces du Heeres-Gruppe Süd peuvent s’appuyer sur l’Armee-Gruppe Wöhler qui comprend 8. Armee de Wöhler comptant dix divisions, deux brigades hongroises, deux Korps allemands (XVII de H. Kreysing et XXIX de K. Röpke) et un Corps Hongrois (IXe de G. Kovacs). Friessner doit s’appuyer aussi sur deux armées hongroises presque déployées en hâte : IInde de Veress von Dalnoki (IInd Corps avec 5 DI et une brigade) et IIIe de Jozef Vitesz Hezslényi (VIIIe Corps avec 4 divisions). Leur mission est de défendre les Carpates, le saillant transylvain et les approches de la frontière germano-hongroise. Le tout comprend environ 20 divisions, 5 brigades, 3 500 canons et mortiers et 300 chars et canons d’assaut. La protection aérienne doit être assurée par les 550 appareils de la Luftflotte 4 d’Otto Dessloch. A l’est, sur les Carpates, face au 4e FU de Petrov le Heeres-Gruppe A de Josef Harpe aligne les éléments de la 1. Panzer-Armee de Gotthard Heinrici (XI. AK de R. Bunaü, XXXIX.GebK de von Le Suire et le XXIV.PzK de Nehring – 5 InfDiv, 4 JgDiv et 1 PzDiv) et ceux de la Ire Armée Hongroise de Béla Miklos-Danolki (IIIe, Ve et VIe Corps – 9 divisions).
Du côté soviétique, les missions concernant le saillant sont comme suit : le 4e FU de Petrov doit enfoncer la défense ennemie sur la chaîne principale des Carpates et exploiter son avance vers Oujgorod avant d’atteindre la Danube moyen en amont de la Tisza (rivière affluente du Danube) en coopération avec l’aile droite du 2nd Front d’Ukraine. Quant à ce dernier, il doit lancer son offensive avec Debrecen comme Schwerpunkt. Par le même coup, il doit aussi atteindre la vallée de la Tisza dans le secteur de Chop – Szolnok, afin d’envelopper le groupement germano-hongrois des Carpates à l’Ouest. La STAVKA en a profité pour renforcer le 2nd FU en unités d’infanterie, de cavalerie, d’artillerie et en forces mécanisées. On trouve donc les 27e (Sergeï G. Trofimenko), 40e (Filipp F. Jmatchenko), 46e (Ivan T. Chlemine) et 53e (Ivan M. Managarov) Armées ; la 7e Armée de la Garde (Mikhaïl St. Choumilov), la 6e Armée Blindée de la Garde (Sergeï G. Kravtchenko), le 18e Corps de Chars (Vassili I. Polozkov), le 2nd Corps Mécanisé de la Garde (Karp V. Sviridov), ainsi que les Groupements de Cavalerie Mécanisée Gorchkov et Pliev. D’autre part, les Soviétiques sont aidés par deux Armées Roumaines ; la 1re (Nicolae Macici) et la 4e (Gheorghe Avramescu). La couverture est assurée par la 5e Armée Aérienne (Sergeï K. Goriounov). Malinvoski peut aligne en tout 40 divisions (dont 22 Roumaines), trois Corps Blindés, deux Corps Mécanisés et Trois Corps de Cavalerie, soit 750 chars et SU, 10 200 canons et mortiers, ainsi que 1 100 avions. La supériorité des soviétiques est évidente. Sur le flanc droit (nord) du 2nd FU, le 4e FU de Petrov aligne moins de forces, du fait que l’attaque principale n’aura pas lieu dans son secteur. Toutefois il tient la ligne de partage des eaux de la chaîne des Carpates couvrant une zone de 320 km de large partant du col de Dukla et allant jusqu’à la frontière roumaine. Petrov commandait la 18e Armée (Evgeni P. Jouravliev), la 1re Armée de la Garde (Andreï An. Gretchko), le 17e Corps de Fusiliers de la Garde (Gastilovitch) et la 8e Armée Aérienne (Vassili N. Jdanov). Enfin, représentant de la STAVKA, le Maréchal Semien K. Timochenko doit coordonner l’action des deux FU.
Voyons maintenant la nature physique du terrain. Dans la partie nord-ouest de la Roumanie, de Timisoara au col de Prislop – des Carpates du Sud à la chaîne principale – l’altitude est de plus en plus haute plus on remonte vers le nord. Toutefois, l’orientation des affluents est-ouest de la Tisza (Nuresul, Crisul Alb, Crisul Negra et Köros) crée des couloirs favorables à la progression, même si les berges sont assez encaissées.
Enfin, comme l’explique le Colonel Constanini : « on sait que la préparation des actions du 2nd Front en Hongrie fut étudiée alors que l’offensive en Roumanie se poursuivait. C’est dire qu’il n’y eut pas de pause opérationnelle […] Toutefois, il faut souligner qu’une telle organisation de l’offensive était conditionnée par le caractère propre de la situation politique et stratégique en Hongrie. La défense ennemie à la frontière magyaro-roumaine avait été organisée à la hâte car les troupes venaient d’y être transférées. C’est dire qu’elles n’avaient pas disposé du temps nécessaire pour s’implanter solidement . »
PRELUDE
Dans sa directive du 5 septembre la STAVKA ordonne au 2nd FU de repousser vers le nord les troupes ennemies stationnées au sud de la frontière hungaro-roumaine. La 6e ABG forte de 344 chars et SU, ainsi que la 27e Armée doivent se lancer sur Koloszvar (Cluj pour les Roumains). Les 2nd et 4e FU doivent s’emparer de Nyiregyhaza, le chemin le plus court pour y parvenir passant par la ville de Torda (Turda).
Le 5 septembre, la IInde Armée Hongroise de Dalnoki-Veress est attaquée sur la ligne Maros par la 4e Armée Roumaine d’Avramescu forte de 113 759 hommes dont 90 000 combattants . Mais l’assaut des Roumains, mal dotés en armes antichars et en artillerie, tourne court. Les hommes d’Avramescu se font violemment écharper par des Hongrois qui se montrent particulièrement mordants contre leurs « ennemis héréditaires. »
Du côté soviétique, Malinovski a ordonné à ses troupes de se mettre en route le 13. Les unités du 2nd FU commencent bien mieux leur avance en parcourant entre 80 et 90 km dans les lignes hongroises couvrant le nord du territoire roumain. La défense de la 25e DI Hongroise (Ferenc Horvath) vole en éclats. La grande unité perd plus de 1 000 hommes en une seule journée. Malgré cela, l’état-major hongrois que dirige le Général Janos Vörös, ordonne au IVe Corps (Jozséf Heszöény) de lancer une contre-attaque, pour des raisons politiques, les Hongrois voulant prouver aux Allemands qu’ils sont capables de se défendre contre l’Armée Soviétique. Le IVe Corps réussit à reprendre Arad aux pointes soviétiques, mais leur progression doit s’arrêter dans les monts de Bihar (Bihor) face à une défense soviétique efficace. Les combats font rage pendant une semaine. Le 21 septembre, la 18e CB de Polozkov et la 53e Armée de Managarov déclenchent leur assaut et vont percuter le IVe Corps magyar. Le 24 septembre, Malinovski fait démarrer la 6e ABG et le GCM Pliev en direction de Torda avant de prendre le contrôle d’Arad-Grosswardein. L’intervention de la 2e DB Hongroise (Zsedényi) ne change absolument rien à la situation. Pendant encore une semaine, roumains et soviétiques repoussent les unités de Heszöény vers le nord et réussissent à mettre le pied en Hongrie le 4 octobre. Grâce à cela, Malinovski a réussi à couper les liaisons entre la IIIe Armée Hongroise et la 4. SS-Polizei-Grenadier-Division (H. Dörnder) stationnée dans le sud-ouest de la Hongrie et théoriquement rattachée au Heeres-Gruppe F de von Weichs. A partir de ce moment, ce dernier n’a plus de liaison avec Harpe. Dans la foulée, la 6e ABG et la 27e Armée mènent de furieux combats pour déloger la 4. SS-PlzGrDiv des abords de Debrecen, ville qui fait le lien entre le cours inférieur du Danube et les contreforts ouest des Carpates.
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