Annexe A - Batailles en Méditerranée
Quand il déclare la guerre à la Grande-Bretagne en juin 1940, Mussolini espère établir la suprématie de l’Italie dans le Bassin méditerranéen. Mais la Navy va contrecarrer ses projets.
Grâce aux efforts de réarmement déployés dans les années 1930, l’Italie dispose en 1940 de la marine la plus puissante de Méditerranée.
Elle peut aligner des bâtiments modernes et bien armés, même si leur blindage avait parfois été réduit au profit de la vitesse. Mais l’Amirauté britannique dispose d’un avantage décisif.
Certes plus lents et plus anciens, ses navires sont mieux blindés et bénéficient du soutien de porte-avions qui font défaut aux Italiens. Très vite, l’essentiel des affrontements se concentre sur les convois qui ravitaillent les armées du front d’Afrique du Nord.
En juillet, deux batailles navales se soldent pour les Italiens par la perte du croiseur Bartolomeo Colleoni.
A - Attaque surprise
Le 11 novembre 1940, 20 avions anglais armés de torpilles attaquent la base navale italienne de Tarente. La surprise est totale. Un cuirassé est coulé et deux autres mis hors d’état de combattre pour plusieurs mois.
Pendant l’hiver eurent lieu de nombreux engagements de moindre importance, occasionnant des pertes des deux côtés. Au printemps suivant, chaque camp se préparait à la bataille décisive.
En mars 1941, la Luftwaffe annonçe, à tort, avoir endommagé deux des trois cuirassés anglais. Espérant détruire à peu de frais les convois anglais à destination de la Grèce, l’amiral Angelo Iachino se dirigea vers la mer Egée à la tête d’une force composée du cuirassé Vittorio Veneto, de 8 croiseurs et d’une flotille de contre-torpilleurs.
Informés des mouvements italiens grâce au décryptage du code radio ennemi, l’amiral Cunningham prit la mer depuis Alexandrie avec ses trois cuirassés intacts, le porte-avions Formidable et une escorte de destroyers.
Au premier plan, le HMS Renown, croiseur de la Royal Navy. En 1940, ce bâtiment servait en Méditerranée.
Engagé en août 1940, le cuirassé Vittorio Veneto était l'un des plus puissants bâtiments de la marine italienne.
Le 28 mars, le choc a lieu, les deux flottes établissent le contact. Les avions torpilleurs du Formidable endommagent le Vittorio Veneto et immobilisent le croiseur Pola. La bataille se poursuivit pendant la nuit, l’amiral Cunningham s’étant lancé à la poursuite de la flotte italienne qui tentait de regagner ses bases.
Mal renseigné sur la position des Anglais, Iachino envoya 2 croiseurs et 4 contre-torpilleurs pour remorquer le Pola. C’est au large du cap Matapan que ce groupe de secours fut intercepté et presque entièrement coulé par les cuirassés de la Navy. Seuls deux contre-torpilleurs en réchappèrent.
Après avoir recueilli un maximum de rescapés, l’amiral Cunningham envoya un message radio aux Italiens pour leur permettre de localiser les marins qui dérivaient encore à bord de leurs canots de sauvetage.
B - Nouvelle stratégie
Après le désastre du cap Matapan, les Italiens renoncèrent à toute confrontation avec la Navy, sauf lorsqu’ils étaient certains d’avoir une plus grande puissance de feu. Ils lancèrent par ailleurs la construction de deux porte-avions pour donner à leur flotte l’appui aérien dont elle manquait tant. Cela dit, à la fin de la guerre, ces deux bâtiments n’étaient toujours pas achevés. Jusqu’au débarquement en Afrique du Nord, on assista par conséquent à une série de petits engagements. Le 12 décembre 1941, des destroyers britanniques parviennent à surprendre et à couler deux croiseurs italiens.
Cinq jours plus tard, dans le golfe de Syrte, c’est la Navy qui déplore la perte d’un croiseur et d’un destroyer, alors que deux de ses croiseurs sont endommagés. Le 23 mars 1942, un nouvel affrontement se produit dans le golfe de Syrte, avec des pertes sévères des deux côtés.
Dans l’intervalle, il était devenu évident que, pour venir à bout de la Navy, il fallait impérativement s’emparer de Malte, d’où décollent les avions de reconnaissance anglais. Dès lors, l’île devint le premier objectif des forces de l’Axe en Méditerranée.
Annexe B - Le raid sur Tarente
En novembre 1940, l'armée italienne est en train de subir de lourds échecs en Grèce mais sa flotte dans la Méditerranée demeure imposante. De plus, la flotte anglaise ne peut plus compter sur l'appui de la flotte française de Toulon. Il était donc capital de rééquilibrer les forces en Méditerranée.
Durant la nuit du 11 novembre 1940, les Anglais lancent une opération aéronavale dont les Italiens se souviendront et dont les Japonais s'inspireront un an plus tard. Cette attaque a lieu à Tarente où sont stationnés les plus gros navires de la flotte italienne.
La base navale de Tarente, comme toutes les bases navales italiennes, était bien équipée pour la réparation des unités endommagées grâce, surtout, à la présence de grands bassins de carénage et d'un arsenal disposant de toutes les pièces de rechange pour la machinerie et pour les armes. Par contre, la protection anti-aérienne et anti-torpilles des navires basés dans le port avait de graves carences.
Les batteries anti-aériennes étaient insuffisantes tant du point de vue du nombre que du calibre. À cela, il faut ajouter la faible protection nocturne due à l'absence de radar. Par conséquent, le repérage des avions ennemis en approche reposait sur de vieux projecteurs à faible portée, guidés par des aérophones datant de la Première Guerre mondiale.
En ce qui concerne la protection contre les torpilles, elle reposait sur des filets anti-torpilles, également peu nombreux à cause du manque de matière première dont souffrait l'industrie italienne.
La production de filets atteignait 3 600 mètres par mois à répartir entre toutes les bases italiennes et des 12 800 mètres prévus pour la protection des navires positionnés dans le golfe de Tarente, à peine un peu plus de la moitié était arrivée à destination et la plus grande partie n'était pas encore mise en place.
Cuirassé italien. Engagé en août 1940, le cuirassé Vittorio Veneto était l'un des plus puissants bâtiments de la marine italienne.
En août 1940, deux nouvelles unités de guerre de la Regia Marina entrèrent en service : les imposants navires de guerre Vittorio Veneto et Littorio.
D'une longueur de 238 mètres, ils développaient une vitesse maximale de 30 nœuds et avaient un déplacement de 41 300 t standard. La cuirasse seule pesait 13 600 t. L'armement se composait de 9 canons de 381/50 mm répartis en trois tourelles triples, de 12 canons de 152/55 mm et de 12 canons de 90/50 mm. Ils étaient également dotés de 4 de 120/40 mm pouvant tirer des obus éclairant et 20 mitrailleuses anti-aériennes de 37/54 mm et 30 de 20/65 mm.
Deux mois plus tard, les troupes italiennes envahirent l'Epire, dans le cadre de la guerre italo-grecque, obligeant la Grande-Bretagne à s'impliquer militairement aux côtés de la Grèce, autant pour éviter que les Italiens ne finissent par contrôler la mer Egée, mettant ainsi en péril Alexandrie, que pour décourager la Turquie d'entrer dans le conflit au sein de l'Axe.
Cela entraîna une forte augmentation du nombre de convois maritimes britanniques partant de l'Égypte afin d'apporter une fourniture sans cesse plus importante de matériel de guerre aux ports grecs et à l'île de Malte, place-forte britannique stratégique située entre la Sicile et la Tunisie, près de laquelle passaient les convois maritimes italiens en route vers la Libye.
Ces manœuvres se déroulant à proximité de Tarente, l'amirauté britannique se méfiait des navires italiens qui y étaient basés et qui pourraient facilement rejoindre et couler ses convois maritimes.
La Royal Navy, en la personne du Commandant en Chef de la Mediterranean Fleet, l'amiral Andrew Cunningham, décida alors de préparer une opération destinée à couler ou endommager les unités navales italiennes basées à Tarente. Elle perfectionna un plan d'attaque nocturne avec des avions torpilleurs Fairey Swordfish déjà mis au point en 1935 par l'amiral Lumley Lyster lors de la deuxième guerre Italo-Abyssine. Le plan était très risqué et reposait essentiellement sur le facteur surprise.
Les porte-avions d'où devaient décoller les avions accomplissant la mission devaient se rapprocher à moins de 130 milles marins de la côte italienne, au risque d'être découverts par l'ennemi. En outre la rade devait être illuminée en recourant à des avions illuminateurs, pendant que les avions-torpilleurs volaient au ras de l'eau, pour éviter les batteries anti-aériennes et pour éviter que les torpilles ne s'enfoncent dans la vase de la rade.
En fait, si les navires italiens avaient étendu les couvertures de fumigènes, la mission aurait certainement été un échec.
Le Conte di Cavour, coulé par les Swordfish britanniques durant le raid
L'opération « Judgement » débuta le 6 novembre 1940 : les navires de ligne Malaya, Ramillies, Valiant et Warspite, le porte-avions Illustrious, les croiseurs Gloucester et York ainsi que 13 destroyers, partirent d'Alexandrie vers Malte, dans les alentours de laquelle se trouvait le porte-avions Eagle.
Le 8 novembre, alarmé par ces manoeuvres dans la Méditerranée, le Commandement suprême de la Marine italienne envoya une unité de destroyers, torpilleurs et submersibles en patrouille dans le canal de Sicile et fit rassembler dans la base de Tarente la plus grosse partie de la force navale italienne.
Les navires britanniques atteignirent Malte dans la journée du 10 novembre et le jour suivant le porte-avions Illustrious commença à se diriger vers le point de rendez-vous pour lancer ses avions vers Tarente. Le porte-avions Eagle ne put par contre pas appareiller à cause d'une avarie moteur.
Ce contre-temps diminua le nombre d'avions disponibles mais n'empêcha pas l'opération d'avoir lieu.
Les avions britanniques effectuèrent des reconnaissances de Tarente à partir de Malte jusque dans la soirée du 11 novembre, lorsque la Royal Navy apprit que les navires de ligne Andrea Doria, Caio Duilio, Conte di Cavour, Giulio Cesare, Littorio et Vittorio Veneto, les croiseurs lourds Bolzano, Fiume, Gorizia, Pola, Trento, Trieste et Zara, les deux croiseurs légers Luigi Savoia Duca degli Abruzzi et Giuseppe Garibaldi et plusieurs destroyers s'étaient regroupés dans les deux rades de Tarente. Pour citer l'amiral Andrew Cunningham : « Tous les oiseaux étaient dans le nid ».
87 ballons étaient prévus pour défendre le port, mais les mauvaises conditions climatiques des journées précédentes en avaient arraché 60 et ils n'avaient pas encore pu être remplacés à cause du manque d'hydrogène.
Les unités navales étaient protégées par des filets anti-torpilles, mais seulement 4 200 des 8 600 mètres nécessaires pour une défense efficace étaient disposés. Ces filets n'étaient en outre tendus qu'à 10 mètres de profondeur laissant ainsi un espace non protégé entre les filets et le fond marin.
L'amiral Inigo Campioni avait en outre demandé à ce que les filets de protection soient placés à une distance permettant aux navires d'appareiller rapidement sans devoir retirer les protections auparavant.
Le Littorio, gravement endommagé
À 20h30 les avions de la première vague d'attaque décollent du porte-avions Illustrious. Ils arrivent sur l'objectif quelques minutes avant 23h00 et sont accueillis par un puissant tir de barrage. Deux feux de bengale sont lancés pour illuminer le profil des cibles, pendant que 6 avions-torpilleurs Fairey Swordfish descendent à bonne hauteur pour torpiller.
Un premier avion, qui allait être abattu, lâche une torpille sur le Conte di Cavour, qui lui déchire le flanc gauche, deux autres visent le Andrea Doria, sans parvenir à le toucher. En même temps, 4 autres avions-torpilleurs endommagent les destroyers Libeccio et Pessagno et bombardent les dépôts de carburant. À 23h15, deux avions-torpilleurs attaquent en même temps le Littorio, le touchant à bâbord et à tribord, pendant que le dernier Swordfish lance sans succès une torpille contre le Vittorio Veneto.
À 23h20, les avions de la première vague se retirent, mais à 23h30, arrivent ceux de la seconde vague. Malgré le tir de barrage, un premier Swordfish lance une torpille sur le Caio Duilio, le touchant à tribord, pendant que deux avions-torpilleurs touchent le Littorio. Un autre avion vise le Vittorio Veneto qui est une nouvelle fois épargné, pendant qu'un second Swordfish est abattu alors qu'il tentait d'attaquer le Gorizia. Enfin, une dernière attaque endommage gravement le croiseur Trento. Les derniers avions se replient à 00h30 le 12 novembre. L'attaque de Tarente avait fait 59 victimes. En 90 minutes, les avions-torpilleurs de la Royal Navy avaient causé des dommages considérables, la moitié de la force navale italienne était hors service.
C'est un énorme succès pour les Britanniques. Au début de l'année, la Méditerranée était dominée par les six cuirassés, nombreux croiseurs, destroyers et sous-marins italiens. Après 3 mois de combats, la flotte italienne avait perdu deux croiseurs, trois cuirassés et neuf destroyers, perdant ainsi son titre de première puissance navale en Méditerranée.
Le raid de Tarente ne coûta aux Britanniques que deux appareils de la Fleet Air Arm, l'équipage de l'un d'eux s'étant fait capturé. Le ministre de la Marine (V. Alexander) profita de ce succès pour souligner que la Fleet Air Arm avait détruit au moins 55 avions ennemis en Norvège, dans les îles britanniques et en Méditerranée. La RAF s'est alors vu octroyer soixante-huit pilotes provenant de la Marine.
Cette attaque prouva une fois pour toute la menace que représentent les forces aéronavales pour les navires qui mouillent dans des ports. Les Américains ne retinrent pas de leçon de cela et en paieront le prix à Pearl Harbor. Cette attitude face à la puissance des forces aéronavales remonte à loin. La plupart des grandes puissances ne créèrent pas d'armée de l'air indépendante avant les années 30, malgré les formidables progrès effectués en aéronautique depuis la Première Guerre mondiale, où la force aérienne avait pu s'illustrer ... mais elle fut oubliée.
Annexe C – La guerre du désert : juin 1940 / mars 1943
A – Introduction
Il n’est pas inutile de rappeler sommairement les principales phases de ce que l’on a pu appeler « la guerre du désert », cette dernière étant étroitement liée aux événements qui se sont déroulés à Malte. Plus la situation à Malte se détériorera pour les britanniques, plus le ravitaillement parviendra à l’Afrika Korps dans de bonnes conditions. En parallèle, lorsque les britanniques se ressaisiront à Malte, c’est la DAK qui ira de défaites en défaites, le ravitaillement ne se faisant plus qu’au compte-goutte…
Malte était perçue comme « l’infection à guérir », selon Hitler. De fait, l’île était une véritable épine dans le pied des forces de l’Axe, de par sa situation stratégique, et sa capacité à fortement gêner le ravitaillement de l’Axe en Afrique.
Et l’échec de l’Axe à la neutraliser précipitera sa défaite en Afrique du Nord…
La guerre du désert est donc un épisode de la Seconde Guerre mondiale généralement traité à part compte tenu de sa chronique et de sa durée. Elle oppose l'armée coloniale libyenne de l'Empire italien à la huitième armée britannique gardant l'Égypte ; les forces de l'Axe sont bientôt reconfigurées sous l'égide du Deutsches Afrika Korps. La guerre du désert proprement dite est prolongée par la campagne de Tunisie, et s'achève par la prise de contrôle de l'Afrique du Nord par les Alliés.
Le désert de cette partie de la campagne d'Afrique du Nord se révéla un théâtre périphérique d'importance pour les forces de l'Axe comme les Alliés vis-à-vis des fronts du théâtre européen. Les ressources stratégiques dans l'objectif des forces de l'Axe étaient considérables, mais les moyens furent mobilisés dans la « croisade contre le bolchevisme », ainsi que la propagande hitlérienne nomma l'agression contre l'URSS.
Elle connaît trois étapes : commencée par les Italiens sur un principe colonial visant à restaurer la primauté d'un empire néo-romain sur le bassin méditerranéen par la jonction de la Libye avec l'Abyssinie, colonie italienne matée dans le sang, elle se poursuit par une intervention du corps expéditionnaire allemand visant à ouvrir l'accès aux champs pétrolifères du Moyen-Orient une fois sauté le verrou britannique du Caire. Rommel n'y parvint jamais faute de moyens. La troisième étape est le reflux des italo-allemands hors de Libye jusqu'au début de 1943, sur les plages de Tunisie où prit fin l'aventure dite chevaleresque de ces combats où la chance et le hasard eurent leur mot à dire. La guerre du désert s'était achevée avec les débarquements américains en Afrique du Nord.
La défaite de Rommel, perceptible après la seconde bataille d'El Alamein est considérée comme un des tournants de la guerre.
L'aspect chevaleresque est aussi largement dû à la légende instaurée autour des exploits du général Rommel, qui amena au limogeage de ses adversaires successifs britanniques placés à la tête de la 8e armée en Égypte. Chacun reconnut avoir eu affaire à un ennemi exceptionnel par son acuité sur le terrain. Tout ceci se déroulait alors que le front de l'Est devenait une tuerie d'une horreur époustouflante.
Le flux et le reflux des armées le long des côtes tripolitaines et cyrénaïques selon le rapport des forces et les vicissitudes de l'approvisionnement par la Méditerranée donnent le particularisme de cet épisode du conflit.
B - Les 3 phases de la guerre du désert
1 - La guerre des Italiens, de septembre 1940 à janvier 1941
En septembre 1940, les troupes italiennes du maréchal Rodolfo Graziani, en Libye, attaquèrent l'Égypte, mais se heurtèrent à une contre-offensive anglaise. Hitler dut soutenir les troupes italiennes en Afrique du Nord et envoya dans ce but l'Afrikakorps sous les ordres du général Rommel.
2 - Le renard du désert, de février 1941 (nomination de Rommel) à juillet 1942 (le DAK à la frontière égyptienne)
Erwin Rommel est officiellement mandaté le 6 février 1941. Il arrive à Tripoli et part directement en reconnaissance par avion au-dessus du désert. Il ne suit pas ses instructions qui sont d'attendre le débarquement des renforts constituant le corps expéditionnaire allemand, et reprend l'offensive dès que possible au grand dam de la hiérarchie italienne.
Le 31 mars 1941, Rommel avait repoussé les troupes britanniques de la Libye jusqu'aux frontières de l'Égypte. Le 26 mai, Rommel lança la sixième campagne de Libye, prit Tobrouk le 20 juin.
La première bataille d'El Alamein, en Égypte a opposé les forces de l'Axe dirigées par le général Rommel à la huitième armée britannique commandée par Claude Auchinleck.
Suite à leur défaite lors de la bataille de Gazala, les alliés s'étaient repliés sur une ligne défensive, entre El Alamein, au bord de la mer, et la dépression de Qattara dans le désert. Ils souhaitaient ainsi protéger Alexandrie, Le Caire et le canal de Suez. L'offensive de l'Afrika Korps, lancée le 1er juillet, ne permit pas à Rommel de percer les lignes britanniques. Il s'ensuivit une série de contre-attaques, de part et d'autre, pendant tout le mois de juillet, qui ne procurèrent pas d'avantage décisif aux belligérants. Cependant, l'avance des Allemands et des Italiens ayant été stoppée, on peut considérer qu'il s'agit d'une victoire pour les Alliés.
Rommel subit, à Bir-Hakeim, un revers majeur infligé par les forces de la France Libre commandées par le général Koenig. Bir-Hakeim scelle ainsi l'issue de la guerre du désert préparant le terrain à la seconde bataille d'El Alamein remportée par Bernard Montgomery qui refoula définitivement les forces de l'Axe du territoire libyen fin 1942.
3 - La fin du Deutsches Afrika Korps, d’août 1942 (nomination de Monty) au 12 mai 1943 (reddition du Korps)
En octobre-novembre 1942, le sort de cette guerre se joue à nouveau à El Alamein : l'armée britannique, pendant l'été et le début de l'automne, parvient à reconstituer ses forces, ce qui lui permettra de mener une offensive décisive lors de la seconde bataille d'El Alamein. Cette victoire alliée marque un tournant important dans la campagne d'Afrique du Nord, lors de la Seconde Guerre mondiale.
Certains historiens estiment que la bataille d'El Alamein est l'une des victoires majeures qui ont contribué à la victoire alliée en Afrique du Nord. En novembre 1942, Winston Churchill résuma cette bataille dans les termes suivants : « Ce n'est pas la fin, ni même le commencement de la fin. Mais c'est peut-être la fin du commencement ».
Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 place Rommel dans une situation intenable. Sa santé s'est de plus gravement altérée. Il est rappelé en Allemagne au pire moment pour ses troupes.
C – Les principales batailles de la période du DAK
Batailles
1941 :
Opération Battleaxe
Le siège de Tobrouk
Opération Crusader
1942 :
Bataille de Bir-Hakeim
Première bataille d'El Alamein
Seconde bataille d'El Alamein
1 – Opération « Battle Axe » - Du 15 au 17 juin 1940 – Lieu : Cyrénaïque, Lybie
L’opération Battleaxe, également connue sous le nom de bataille de Sollum, est une opération conduite par l'armée britannique en juin 1941.
Elle visait à chasser les armées allemande et italienne de l'est de la Cyrénaïque, afin notamment de lever le siège de Tobrouk. C'est la première fois de la guerre où des forces allemandes significatives se retrouvaient sur la défensive.
L'opération fut néanmoins un échec, car l'assaut initial des forces britanniques se heurta à de solides positions défensives organisées par le général Erwin Rommel. Les Britanniques perdirent plus de la moitié de leurs tanks dès le premier jour et ne réussirent que sur l'une de leurs trois zones de poussée. Le deuxième jour, ils obtinrent des résultats mitigés en étant repoussés sur leur flanc ouest, mais en arrêtant une importante contre-attaque allemande sur leur centre. Le troisième jour, les Britanniques évitèrent de justesse un désastre complet en se retirant avec succès juste avant d'être encerclés par les Allemands.
L'échec de cette opération conduit au remplacement du général Archibald Wavell, commandant en chef des opérations au Moyen-Orient.
2 – Le siège de Tobrouk - Du 10 avril au 27 novembre 1941 - Lieu : Tobrouk (Libye)
Le siège de Tobrouk a été un affrontement entre les forces de l'Axe et celles des Alliés en Libye au cours de la guerre du désert. Le siège a commencé le 10 avril 1941 lorsque Tobrouk a été attaqué par les forces italo-allemandes du lieutenant général Erwin Rommel et a continué pendant 240 jours, quand il a été stoppé par la 8e armée britannique lors de l'opération Crusader.
Les Britanniques voulaient empêcher les Italiens et les Allemands de s'emparer de Tobrouk, qui disposait d'un port et d'une station d'épuration d'eau, qui leur étaient nécessaires pour la poursuite de la guerre en Libye. Le général Archibald Wavell, commandant en chef des armées de terre britanniques au Moyen-Orient (il fut remplacé par le général Claude Auchinleck), était opposé au général Erwin Rommel, qui était sous les ordres du maréchal Italo Gariboldi, qui était le commandant suprême des forces de l'Axe en Afrique du Nord.
Les Alliés avaient engagé la 2e division blindée et la 9e division d'infanterie australienne, soit 23 000 hommes. Les forces de l'Axe avaient engagé la 5e division légère allemande, la division blindée italienne Ariete, et deux divisions d'infanterie italiennes, soit au total 100 000 hommes.
Tobrouk était le seul bon port en eau profonde de l'Afrique du Nord, entre l'Égypte et la Tunisie. Ce port était un enjeu stratégique, qui opposa en 1941 et 1942 les Britanniques et les Italo-Allemands. Le 21 janvier 1941, le général O'Connor s'était emparé de Sidi Barrani. Le 12 février, alors qu'il pouvait chasser définitivement les Italiens de Libye, Churchill lui ordonna d'arrêter l'offensive. O'Connor fut relevé de son commandement, et les 7e DB et 6e DI furent remplacées par le Cyrenaica Command, qui était composé de deux divisions inexpérimentées : la 2e division blindée Britannique et la 9e division d'infanterie australienne.
Le même jour, le général Erwin Rommel arrivait à Tripoli. Il avait été envoyé par Hitler à la tête de l'Afrikakorps (5e division légère et 15e division Panzer), pour secourir les Italiens. Il devait tenir Tripoli. Mais il ignora les ordres du maréchal Gariboldi, et passa à l'offensive contre le Cyrénaica Command, le 24 mars 1941. Il attaqua avec deux divisions d'infanterie Italiennes, la division blindée Ariete, la 5e DL (qui allait devenir la 21e division Panzer), et un régiment de chars de la 15e division Panzer. Rommel reprit El Agheila et Adjedabia. Les blindés du général Von Prittwitz prirent la direction de Tobrouk. Cette ville, qui était un port-forteresse, risquait de lui interdire la poursuite de son offensive en direction de l'Égypte.
Tobrouk permettait aux Britanniques de recevoir des renforts en hommes et en matériel. Le général Wavell, aidé par l'amiral Cunningham, fit renforcer le périmètre défensif autour de la ville, qui était profond de 50 kilomètres, avec des lignes d'ouvrages bétonnés, des fossés antichars, et des champs de mines. Il confia ce périmètre au général Leslie Morshead, qui disposait de quatre brigades d'infanterie Australiennes, d'une partie de la 3e division blindée et de quatre régiments d'artillerie. À Bardia, près de la frontière, le général Gott mit en place un corps d'armée qui devait venir soutenir les défenseurs de Tobrouk.
Benghazi tomba aux mains des forces de l'Axe le 5 avril, suivit de Derna le 7, et de Bardia, le 9. Le 15 avril, Rommel, après avoir parcouru 800 kilomètres en trois semaines, atteignit la passe d'Halfaya. Le 11 et le 15 avril, la 9e division d'infanterie australienne, qui était repliée derrière les lignes fortifiées de Tobrouk, repoussa les attaques allemandes.
La ville fut assaillie, et Prittwitz ayant été tué au combat, Rommel prit la direction des opérations. Il lança alors des assauts blindés, qui étaient appuyés par des bombardiers en piqué, mais ils furent repoussés. Le 30, les Allemands lancèrent une attaque de grande envergure. Ils réussirent à progresser, mais ils durent se replier cinq jours plus tard, le 4 mai. Tobrouk fut bombardée pendant des semaines par l'artillerie et l'aviation ennemies.
Wavell lança alors deux opérations qui devaient secourir les assiégés. La première, qui avait pour nom de code "Brevity", se déroula vers la mi-mai mais échoua. La seconde, qui s'appelait "Battleaxe", se déroula du 15 au 16 juin, et n'eut pas plus de résultats que la première. Le 21 juin, le général Wavell fut remplacé par le général Claude Auchinleck. Les deux camps avaient renforcés leurs effectifs : Rommel disposait désormais de la 90e division légère, de la 21e Panzer (ancienne 5e DL), de la 15e Panzer, de la division blindée Ariete, et de la 6e d'infanterie italienne, soit 150 000 hommes et 588 chars. Les Britanniques, qui avaient été victorieux en Éthiopie, concentraient tous leurs efforts sur la Libye, qui était devenue le seul théâtre d'opérations d'Afrique. 200 chars britanniques Mathilda et Crusader arrivèrent au Caire.
En septembre, Auchinleck fit remplacer les Australiens par la brigade polonaise des Carpates du général Kopański, et la 70e division d'infanterie britannique du général Scobie, qui avait été nommé à la place de Morshead. Il créa la VIIIe armée, qui fut confiée au général Cunningham, et qui rassemblait le 13e corps d'infanterie, et le 30e corps blindé (118 000 hommes et 724 chars). Elle avait pour mission de délivrer la ville. C'est le 18 novembre, que l'opération Crusader fut déclenchée. Le 13e corps d'infanterie essaya de tourner la passe d'Halfaya, qui était tenue par les Italo-Allemands. Le 30e corps blindé attaqua Rommel par surprise à Sidi Rezegh, au sud-est de Tobrouk. Du 20 au 22 novembre, les Britanniques perdirent 200 chars lors de la bataille de Sidi Rezegh. Auchinleck se rendit sur place le 23, et remplaça Cunningham (qui voulait battre en retraite) par le général Ritchie, et décida de tenir les hauteurs de Sidi Rezegh.
Rommel, après avoir vu qu'il ne pouvait pas tenir cette situation, ordonna la retraite, en abandonnant la 55e division d'infanterie italienne à Halfaya. Le 26 novembre, après que la 1re division d'infanterie néo-zélandaise eut délogé la 90e division légère allemande de Sidi Rezegh, la garnison de Tobrouk fit une sortie pour s'emparer d'El Duda, et les hommes de Scobie et de Ritchie firent leur jonction.
Le siège de la ville était terminé, il avait duré 240 jours, coûté 27 bâtiments à la Royal Navy, et sauvé l'Égypte d'une invasion par les forces de l'Axe. Le 30 décembre 1941, Rommel se retrouva au point de départ de sa campagne, à El Agheila. Juste pour la bataille finale, les Alliés avaient eu 18 000 tués et blessés, tandis que les forces de l'Axe comptaient 38 000 tués et blessés.
3 – Opération « Crusader » - Du 19 novembre au 17 décembre 1941 - Lieu : frontière Lybio-Egyptienne
Après l'échec de l'opération Battle Axe, les Britanniques ont besoin d'une victoire pour remonter le moral de leurs troupes et de leur population. L'arrivée d'Auchinleck à la tête du front à la place de Wavell change les habitudes britanniques dans le désert. L'opération a lieu après un été sans combat, lors duquel les deux adversaires se sont renforcés.
C'est à partir de la mi-novembre 1941 que débute l'opération Crusader, qui par sa confusion est une bataille caractéristique de la Seconde Guerre mondiale.
Les débuts britanniques sont difficiles et les allemands infligent de très lourdes pertes à leurs forces blindées, notamment à Sidi Rezeigh : tout laisse à penser que l'opération Crusader risque d'être encore plus catastrophique que l'opération Battle Axe.
Mais les Britanniques et leurs alliées du Commonwealth réagissent et infligent aux troupes allemandes de lourdes pertes et, peu de temps après, ceux-ci sont obligés de battre en retraite à Gazala et d'abandonner le siège de Tobrouk.
Enfin, le 15 décembre, Erwin Rommel doit se replier sous la pression britannique et abandonner toute la Cyrénaïque aux Britanniques.
4 – Bataille de « Bir Hakeim » - Du 26 mai au 11 juin 1942 - Lieu : Bir Hakeim (Libye)
Bir Hakeim est un point d'eau désaffecté au milieu du désert de Libye, auprès duquel avait jadis existé un fortin turc. Pendant seize jours, du 26 mai au 11 juin 1942, la première brigade française libre du général Kœnig y résista aux attaques des armées motorisées italiennes et allemandes (l'Afrika Korps) du général Rommel.
Le répit, ainsi gagné par les Français libres, permit aux Britanniques, en mauvaise posture, de se replier et de triompher par la suite à El Alamein. Le général Saint-Hillier dira en octobre 1991 dans un entretien : « Il fallut qu'un grain de sable enrayât l'avance italo-allemande, qui n'atteignit El-Alamein qu'après l'arrivée des divisions britanniques fraîches : le grain de sable s'appelait Bir Hakeim ».
5 – Les deux batailles « d’El Alamein » - Du 1er juillet au 27 juillet 1942 et du 23 octobre au 3 novembre 1942 - Lieu : El Alamein en Égypte
Rommel voulait atteindre Le Caire, et la VIIIème armée Britannique avait pour mission d'arrêter l'avance des Italo-Allemands(dans la première bataille) et de les repousser d'Afrique du Nord(dans la seconde bataille). Le général Claude Auchinlek (première bataille), et le général Harold Alexander (seconde bataille), commandant le théâtre d'opérations du Moyen-Orient, étaient opposés au maréchal Erwin Rommel, commandant la Panzerarmee-Afrika(et qui fut remplacé du 23 au 26 octobre par le général Stumme pour raisons de santé), qui était sous les ordres du commandant en chef des forces de l'Axe en Afrique, le maréchal Cavallero.
Lors de la première bataille, les Britanniques avaient engagé la VIIIème armée, commandée par le général Auchinlek, soit 35 000 hommes et 160 chars, tandis que les Allemands avaient engagé la Panzerarmee, les 10ème, 20ème, et 21ème CA Italiens, soit 20 000 hommes et 90 chars.
Lors de la seconde bataille les Britanniques avaient engagé la VIIIème armée, commandée par le général Bernard Law Montgomery, soit 200 000 hommes, et 1 029 chars, tandis que les Allemands avaient engagé les forces Germano-Italiennes, soit 104 000 hommes, et 489 chars.
C'est le 30 juin 1942, que les Panzerdivisions de Rommel arrivèrent à El-Alamein, situé à 100 kilomètres à l'ouest d'Alexandrie.
Elles y arrêtèrent leur progression pour attendre le reste de l'Afrikakorps et les divisions Italiennes. Les divisions blindées Britanniques purent ainsi se regrouper derrière la ligne d'El-Alamein, qui était la dernière position de défense possible sur la route du Caire. Cette ligne était bordée au nord par la Méditerranée, au sud par des marécages situés dans la dépression de Qattara, et était longue de 65 kilomètres. Elle était défendue en quatre points fortifiés.
Auchinlek confia le secteur côtier, du périmètre d'El-Alamein à la crête de Ruweiset, à la 9ème DI Australienne et à la 1ère DI Sud-Africaine DU 30ème CA du général Norrie. Le flanc du désert, jusqu'à Qattara, était défendu par le 13ème CA du général Gott, et était composé de la DI Néo-Zélandaise, et des 1ère et 7ème DB Britanniques.
Le 1er juillet 1942, Rommel lança une offensive avec 6 500 hommes et 90 chars, entre les crêtes de Ruweiset et de Miteiriya. Il voulait percer le front ennemi, puis remonter vers le nord, pour prendre à revers les défenseurs d'El-Alamein. Mais il fut immobilisé jusqu'à la tombée de la nuit par le point fortifié de Deir el Shein, dont il ignorait l'existence. Il prit Deir el Shein, mais la percée qu'il voulait faire ne put pas être effectuée. La flotte Britannique d'Alexandrie s'était repliée en mer Rouge.
Le 2 juillet Rommel réattaqua avec 40 chars mais fut repoussé. Le 3, il réessaya avec la division Italienne Ariete et 26 chars, mais échoua. Du 5 au 22 juillet 1942, Auchinlek lança des offensives successives avec la VIIIème armée, qui réduisirent à 15 les chars qui s'opposaient à la 1ère DB, qui comptait 99 chars. Le 27 juillet 1942, la première bataille d'El-Alamein s'achevait sans vainqueur ni perdant. Les deux armées construisirent alors des tranchées et des fossés, et posèrent des barbelés et des mines antichars (500 000 du côté Allemand).
Rommel attendait des renforts et du carburant de Benghazi et Tripoli, tandis que Auchinlek attendait des hommes et des chars du delta du Nil. En août, Churchill se rendit en Égypte, refusa le report de l'offensive à l'automne, et remplaça Auchinlek par le général Alexander. Il confia le commandement de la VIIIème armée au général Montgomery. Mais Montgomery exigea que ses troupes se reposent, soient renforcées, et réarmées. Cette attente aboutit à la bataille d'Alam Halfa.
Les Britanniques disposaient désormais de 700 chars, dont 160 chars Grant. Rommel disposait à la fin du mois d'août de 2 DB Italiennes, qui avaient 240 chars périmés, et de 2 Panzerdivisions, qui disposaient de 200 chars, dont une centaine de Panzer III, et IV armés de meilleurs canons. Rommel envisagea une percée au sud, car le nord, d'El-Alamein à la crête d'Alam Nayil était trop bien défendu, puis une progression des blindés d'une cinquantaine de kilomètres vers l'est, qui serait suivie d'un virage vers le nord-est, qui lui permettraient d'atteindre les lignes de communications de la VIIIème armée, et d'attirer les blindés Britanniques afin de les encercler et de les détruire.
L'attaque fut déclenchée dans la nuit du 30 août 1942, mais les blindés furent ralentis par les champs de mines Anglais et les attaques de la RAF. Il prit alors la décision d'obliquer vers le nord, en déplaçant son attaque en direction de la cote 132, qui était le point culminant de la crête d'Alam Halfa.
Le 31 août, au soir, Rommel dut renoncer à son objectif. Rommel organisa alors le repli de ses troupes.
Le 6 septembre, il fit halte sur un plateau, à 10 kilomètres de son point de départ. Le lendemain, avec l'approbation d'Alexander, Montgomery arrêta la bataille. Ce dernier donna 7 semaines à la VIIIème armée pour préparer l'offensive finale. Il prit en compte la pleine lune, qui était nécessaire pour le déminage nocturne des champs de mine, ainsi que du débarquement alliée en Algérie et au Maroc(opération Torch), et décida de déclencher l'opération Lightfoot (Pied Léger) dans la nuit du 23 octobre 1942.
Rommel possédait alors 104 000 hommes, dont 27 000 Allemands, 489 chars, dont seulement 38 Panzers IV armés de canons de 75mm, 750 canons antichars, avec seulement 86 canons antichars de 88mm qui étaient capables de percer le blindage des Grant et des Sherman, 470 pièces d'artillerie, et 350 avions.
Montgomery disposait de 200 000 hommes, de 1 029 chars, dont 252 nouveaux Sherman Américains, de 1 400 canons antichars, de 1 200 pièces d'artillerie, et de 750 appareils. De plus la VIIIème armée disposait de 1 000 chars supplémentaires entreposés en Égypte, et sur l'ensemble des appareils de la RAF au Moyen-Orient 1 500 avions de première ligne.
Rommel manquait de carburant (entre 2/3 et la moitié des pétroliers envoyés en Libye étaient coulés par la Royal Navy, qui opérait à partir de Malte), de munitions, et dont les troupes étaient atteintes de malaria et de dysenterie.
Le dispositif de Rommel s'étendait sur 56 kilomètres, et avait une profondeur de 12 kilomètres. Il était défendu au sud par le 10ème CA Italien, qui comprenait 3 DI et 1 division parachutiste en première ligne, avec en réserve la DB Italienne Ariete et la 21ème Panzer. Le nord était défendu par le 21ème CA, avec 2 DI Italiennes et 1 DI Allemande au premier échelon, et au deuxième échelon la DB Italienne Littorio et la 15ème Panzer. Près de la côte se trouvait la division motorisée Italienne Trieste et la 90ème DI Allemande.
La VIIIème armée Britannique avait placé au nord le 30ème CA avec 5 DI et 2 DB, et au sud le 13ème CA avec 2 DI, la 7ème DB et 2 brigades, dont la 1ère brigade Française Libre. Montgomery voulait lancer des opérations de diversion au sud, dans le but d'y fixer la 21ème Panzer, et pendant ce temps lancer le gros des troupes au nord, où les DI du 30ème CA détruiraient les DI Italiennes, et la 1ère et la 10 DB, qui seraient postées à l'ouest des champs de mines Allemands, prendraient sous leur feu les contre-attaques des Panzers.
L'offensive fut lancée le 23 octobre 1942, à 21h40, après une forte préparation d'artillerie. Au sud, le 13ème corps réussit l'opération de diversion, mais son avance fut stoppée le 25 octobre. Au nord, les chars des deux DB du Xème CB, ne réussirent pas à s'ancrer sur les crêtes de Kidney et de Miteiriya. Le général Stumme mourut d'un arrêt cardiaque le 24.
Rommel, qui se trouvait à Berlin, envoya toutes ses réserves vers le nord, et lança de nombreuses contre-attaques avec la Db Italienne Littorio et la 15ème Panzer. Le 27, les Britanniques n'avaient toujours pas brisé le front, et n'avaient pas atteints les objectifs. Le 28, Montgomery modifia son dispositif qui était trop rigide, et retira le 10ème CB au nord pour le remplacer par la 7ème DB, qui était remontée du sud, et par la 2ème DI Néo-Zélandaise. Le 1er novembre 1942, Rommel ne disposait plus que de 320 chars, tandis que les Britanniques en avaient encore 800. Le 2 novembre 1942, à 1h du matin, Montgomery déclencha l'opération Supercharge, qui fut menée par la 2ème DI, suivie par les blindés qui avaient reçu l'ordre de « passer à tout prix ». Rommel demanda alors à Hitler l'autorisation de se replier.
Hitler refusa.
Le 4, la 51ème DI Britannique réussit à percer, et les blindés de la 7ème BD passèrent par la brèche. La DB Italienne Ariete fut anéantie, et les divisions Italiennes furent forcer de capituler. Au nord, Rommel fit reculer les formations blindées et motorisées de la Panzerarmee, qui ne comptaient plus que 35 chars.
La première bataille d'El-Alamein et la bataille d'Alam Halfa stoppèrent les offensives de Rommel, et la seconde bataille obligea les Germano-Italiens à battre en retraite.
Les Britanniques avaient perdu 13 000 hommes pour chacune des batailles.
Les Allemands avaient perdu 22 800 hommes, dont 7 000 prisonniers, lors de la première bataille, et 59 000 hommes, ainsi que 454 chars, dans la seconde bataille.
Annexe D – Etat récapitulatif du convoyage d’avions à Malte entre 1940 et 1942
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